Au travers de "J’en garde la trace" film, en grande partie autobiographique, Neus Viala nous amène vers les événements vécus par ses parents en Espagne, avant même sa naissance, la proclamation de la République en 1931, la Guerre civile de 1936-39 et les bombardements de sa ville natale qui ont longtemps hanté son esprit.
Elle aurait souhaité parcourir les lieux de la Bataille de l’Ebre avec son père qui y a été présent, mais sa mort subite ne l’a pas permis. Quelque temps après, son chemin a croisé celui de François Folch, exilé en France. Il souhaitait lui aussi revenir sur les lieux de la Bataille, où en 1939 en pleine jeunesse, sa vie a basculé.
Le film montre leur voyage sur les lieux même de la Bataille, les villages devenus brutalement ennemis par la cristallisation du front de combat, les chaînes abruptes de Pàndols et Cavalls, que l’on ne peut encore parcourir sans retrouver, tous les dix pas, éclats d’obus et de mitrailles.
Ils écoutent la parole qui renaît en Espagne.
La Bataille de l’Ebre et l’échec de la République pour la défense de sa légalité, reste un moment décisif pour l’histoire de l’Europe. Deux mois après le début de la bataille, les accords de Munich venaient changer le cours de l’histoire ; la France et la Grande Bretagne n’avaient pas compris que céder aux exigences d’Hitler provoquerait le chaos de l’Europe . La Bataille de l’Ebre en a été le signe précurseur.
La République espagnole restait livrée à son sort.