« Ma chienne Tara, je la garde parce que si je suis encore là, c’est grâce à elle, parce qu’il y a eu bien des fois où j’ai eu envie de me foutre en l’air. Mais je la regardais et j’avais trop peur qu’on l’emmène à la fourrière et qu’on lui fasse du mal à elle aussi. Je me disais que j’avais pas le droit de lui faire ça, alors j’ai tenu. » Xavier
« Mes chiens, ils me font rire et ça, quand tu vis dans la rue, c’est précieux. Et puis c’est un bon système d’alarme. Quand t’as des chiens dans la rue, tu te fais moins emmerder. » David
« Mes chiens, c’est pas pour la mode. Ca te raccroche à l’humanité ; pour toi et dans le regard des autres. » Mathieu
« Mon chien, c’est une motivation supplémentaire pour m’en sortir. Parce que c’est pas juste pour lui de vivre comme ça. Il a rien demandé, lui. » Stéphane
L’errance juvénile n’est pas un phénomène nouveau, mais ce qui l’est en revanche est que cette errance est de plus en plus souvent accompagnée de chiens. Qui n’a pas croisé sur le parvis des gares ou les grandes places de centre ville ces rassemblements de jeunes SDF avec leurs chiens ? Ces « meutes urbaines » n’ont pas bonne presse et la présence des chiens y est pour beaucoup : ce sont généralement de gros chiens qui font peur. Mais qui sont ces jeunes de plus en plus nombreux à battre le pavé des grandes métropoles sans but précis ? Et pourquoi des chiens ? Pourquoi tant de chiens ? Que représente ce compagnonnage pour ces jeunes exclus ? Et si, finalement c’était leurs chiens qui pouvaient les sauver ?
« Les chiens du macadam » raconte l’histoire et le parcours de plusieurs de ces jeunes SDF et de leurs compagnons à quatre pattes en passe de se réinsérer au sein de deux associations (l’une nantaise, l’autre parisienne) où les travailleurs sociaux ont bien compris tout l’intérêt qu’ils pouvaient tirer de cette relation particulière homme/chien pour aider ces jeunes à sortir de la rue.