Partenaires : région Midi-Pyrénées, Centre National de la Cinématographie, Ville de Toulouse, SACEM, et le concours d’Hélène Nougaro et de l’association Claude Nougaro.
Diffusion : France 3, France 3 Sud et Aquitaine, TV5 Monde
Le documentaire de Christophe Vindis & Christian Laborde consacré à Claude Nougaro offre des images inédites d’un artiste dont la carrière semble si indissociable de Toulouse. Pourtant de Toulouse il en sera peu question dans le long parcours du compositeur du Jazz et la Java, de Cécile ma fille ou de Bidonville... « Toulouse fut pour moi une ville rosse » confie-t-il à son ami et écrivain Christian Laborde. Le réalisateur toulousain Christophe Vindis a choisi la polyphonie artistique et fraternelle pour porter à l’écran cette parole-tambour, boxeuse infatigable. « Pour aborder ce portrait de Nougaro, j’ai fonctionné par cercles pour l’approcher. Ceux qui l’ont le plus connu, et ceux qui sont ses héritiers. Nous avons voulu montrer d’où il partait et où il allait. » ou comme dirait Lubat : Jusqu’où ça commence Nougaro ? Une trajectoire qui sera menée tout au long du film par ses frères d’âmes : Laborde qui co-signe le film et dont Nougaro disait qu’il était son « frère de race mentale », Yves Mathieu le copain poulbot qui l’a fait grandir, Bernard Lubat l’âme du jazz aux phrases effilées, les frères Amokrane et Magyd Cherfi ses potes de banlieue... Porté par une œuvre intransigeante et atypique l’homme aux semelles de swing est ici saisi en plein vol, à hauteur d’ange. « Claude Nougaro, on ne l’a pas reconnu à sa véritable altitude » nous confie Jacques Chancel, « donc tout l’avenir est pour lui ». Claude Nougaro n’a pas joué le jeu des media, il n’a pas mis en scène sa vie privée, il n’a pas servi « l’industrie qui nous sert mille saucissons en forme de tubes parfois ». Il voulait être populaire mais certainement pas « popuplaire ». Le documentaire remonte à la source, celle du Lapin Agile, où il balance ses poèmes « aux ravissantes gourdes » avant d’arpenter les clubs de jazz de Saint Germain. Il y sera reconnu par ses pairs, ces jazzmen qui attendaient un poète du verbe capable d’incarner leur son. Des archives de l’Ina émerge un artiste avide de faire entendre sa substantifique moelle : les interviews télévisées où Nougaro pose sans concession et laisse les journalistes médusés ; les concerts où l’homme se transforme en bête de scène, « il était un instrument à lui tout seul, un instrument millénaire et archaïque ». Lâché par Barclay en 1987, nous suivons Nougaro aux Etats-Unis, direction la chambre de Charlie Mingus. De ce périple américain naît Nougayork, l’album de la revanche, vendu à 400 000 exemplaires. Du Brésil, des Etats-Unis, de Toulouse ou de Paris, Nougaro trimballe la puissance de ses histoires secouées par les rythmes africains. « Je suis un nègre né à Toulouse ». Le film ferme la boucle, le retour à Toulouse sera lumineux, Nougaro peut reposer en paix, les feux de ses tam-tam brûlent toujours.
Nougaro à tombeau ouvert et à guichets fermés