« La maladie d’Alzheimer ne serait -elle que souffrance ? Comment réagir face à cette souffrance qu’engendre la dégénérescence de l’être aimé ? Je ne voulais pas que celle-ci soit vaine, je voulais que tout cela prenne du sens, que la dégénérescence ne soit pas que perte et indifférence. Alors j’ai désiré « renverser » la situation, faire en sorte que cette « dégénérescence » devienne génératrice. Comme un défi, je m’y suis attelée, et j’ai filmé ce parcours. » Laurence Kirsch
Le père de la réalisatrice est atteint de la maladie d’Alzheimer. Depuis, il est muré dans le silence et dans ses rêves. Peu à peu, sa femme, au quotidien, ses enfants, ses petits-enfants, ses amis, quand ils lui rendent visite dans la maison familiale, entrent avec lui dans une autre temporalité, dans un autre espace – imaginaire, poétique, affectif – pour continuer à tisser des liens avec lui.
Ce film poétique et bouleversant nous entraîne dans cet « ailleurs » au fur et à mesure que se déroule et que s’aggrave la maladie. Peu à peu, le temps se rétrécit ou se réinvente. La maladie implique un nouveau rapport au temps, qui s’oppose à celui de la rapidité et de l’urgence qui prédomine dans notre société.